Images nues

Marie-France l’a gentiment évoqué dans un gazouillis et dans un texte : la semaine dernière, nous avons eu une discussion sur le choix des photos pour le matériel promotionnel.  Comme il est excessivement important pour moi que ces images s’inscrivent dans la continuité de ma vision de la pièce et du processus créatif dans lequel je suis engagée, ces échanges sont bien émotifs.  Ajoutez à cela que ce sont nos corps qu’on expose, nus, et vous vous retrouvez avec une équipe à fleur de peau (ok, mauvais jeu de mots!). 

Mais quelle merveilleuse équipe j’ai. On a bien fait ça, dans l’affection, le respect, l’harmonie. Et oui, l’angoisse et l’insécurité. Et un soupçon d’intellectualisation.  Quelques dizaines de versions plus tard, on a choisi nos photos, on les a fait imprimer, on a monté le tout avec les communiqués et livré le précieux produit à l’équipe du Festival St-Ambroise Fringe de Montréal (en passant, cette gang-là travaille vraiment fort : http://montrealfringe.ca/fr). 

Maintenant, c’est le moment du montage infographique pis ça urge.  Là aussi un autre défi.  Parce qu’un peu comme dans la pièce de Picasso, y’a beaucoup beaucoup de mots. Et je voudrais qu’il n’y en ait pas! Je voudrais qu’on voit les images et qu’on sache automatique que c’est au M.A.I. pis que l’horaire apparaisse par magie puis redisparaisse. Tiens comme dans les photos de Harry Potter. 

On est en retard dans tout. La paperasse pour l’UDA (une montagne de paperasse). La recherche de commanditaires. Les essais technologiques. Etc.  C’est bizarre, on dirait que ce Picasso là veut se faire hors structure. Comment se peut-il que ça me surprenne?!  On parle de Pablo. 

Aujourd’hui, on va venir à bout de la paperasse de l’UDA. Demain, ce sera le Registraire des entreprises. Enfin, il le faut. Parce que ce que je veux faire, moi, c’est du théâtre. Je veux travailler les costumes, les décors et la bande sonore svp. Jouer svp. Lire svp. Creuser svp. Pleurer et rire svp. Prendre la parole de ces quatre petites filles et vous parler à travers elle. Vous dire nos corps. Vous criez nos pulsions. Vous murmurez nos peurs. Vous confiez que nous sommes encore de petites filles. Si cruelles. Si fortes. 

Ce soir, l’Acte 1 prendra forme dans l’espace. Il est prêt. Il est mûr. Je vous en reparlerai en détail dans les prochains jours. En attendant, je vous laisse avec une des images de la sélection finale.  Elle est bien sûr de Pierre Guillaume, avec Patrice Madgin au light painting. Et les quatre petites filles sont, en ordre alphabétique : Stéphanie Breton, Gaële Cluzel-Gouriou, Brigitte Pogonat et moi-même (Véronick Raymond). Et quelque part, caché dans l’ombre, vous verrez parfois un spectre. Je vous laisse deviner de qui il s’agit… ou pas. 

Crédit photo : Pierre Guillaume, avec Patrice Madgin au lightpainting

 

2 réflexions sur « Images nues »

  1. Quelle fabuleuse mais délicate aventure !
    J’essaie de vous suivre au plus près sans tout comprendre !
    Quel beau casse-coeur !
    Bisous xxx

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